Lettres de François PIERRE (4ème R.I. puis Compagnie 5/2 et 5/4 du 1er R.G.) – Lettres d’avril 1915

Lettres de François PIERRE

Soldat au 4ème R.I. puis à la Compagnie 5/2 puis 5/4 du 1er R.G.

 

 

François PIERRE, soldat au 4ème R.I. puis à la Compagnie 5/2 et 5/4 du 1er R.G, mort pour la France le 14 juillet 1915 à la cote 263

Nous publions ici une série de lettres rédigées par le soldat François, Marie PIERRE, soldat au 4ème Régiment d’Infanterie puis au 1er Régiment de Génie, Compagnie 5/2 puis Compagnie 5/4, compagnie particulièrement active dans la guerre de mines en Argonne.

Né à Pontivy dans le Morbihan le 10 août 1887, François PIERRE épouse Marie, Mathurine BLANCHARD le 2 février 1911 dans son village natal. De cette union naîtront deux enfants, Alphonse en octobre 1912, puis la petite Marie-Thérèse, deux jours avant la mobilisation, le 30 juillet 1914. Ce sont les petits enfants de Marie-Thérèse PIERRE qui nous ont transmis ce précieux témoignage, qu’ils en soient ici remerciés.

Lorsque la guerre éclate, François PIERRE habite Mayenne, dans le département du même nom. Le 5 août il se présente à la caserne du 62ème Régiment d’Infanterie à Lorient. Il est affecté au 262ème Régiment d’Infanterie, régiment de réserve du 62ème créé à la mobilisation. Il part pour le front avec son régiment dès le mois de septembre et prend notamment part aux combats de Berneuil-sur-Aisne entre Compiègne et Soissons

Fin novembre 1914 il se retrouve à l’hôpital de Compiègne avec une fièvre typhoïde qui faillit l’emporter. Il sera ensuite envoyé dans un hôpital à Toulouse, puis à celui de Lorient. De Lorient, il est renvoyé sur le front…sans pouvoir passer par Mayenne, le 25 mars 1915 et rejoint le 4ème Régiment d’Infanterie qui est en Argonne.

Début Juin, il passe à la Compagnie 5/2 qui occupe le secteur Courtes Chausses, Fer à cheval, Bolante puis à la Compagnie 5/4 du 1er Régiment de Génie, compagnie du Génie de Corps (5ème Corps d’Armée), active dans la guerre des mines à la cote 263. Cette dernière compagnie est commandée par le Capitaine Louis BLANC

Il prend part à la guerre de mines jusqu’à la grande offensive allemande du 13 juillet 1915 qui décimera sa compagnie. Le lendemain il sera déclaré porté disparu, probablement tombé la veille lors de l’offensive. Son corps n’a jamais été retrouvé.

Pendant ces 297 jours de guerre, François PIERRE écrira 168 cartes postales et lettres à son épouse. Certaines d’entre elles, couvrant la période où il était en Argonne, sont ici publiées avec l’accord de Denis et Christine Bricquet-Gallienne, ses arrières petits-enfants.

 

 

LETTRE DU JEUDI 1er AVRIL 1915

Argonne, 4ème RI, 1er  bataillon, 3ème Compagnie, 4ème section

 

Ma Chère Mathurine,

Je t’écris deux ou trois mots pour te dire que je suis toujours assez bien portant et toujours de merveille et, je l’espère, que tu dois être de même à la l’arrivée de ma présente lettre qu’elle me quitte. Enfin, ma pauvre Mathurine, je viens de recevoir de tes nouvelles qui me fait bien plaisir de les recevoir comme ça. J’en ai reçu une hier, le 31 mars, du 22 février et l’autre aujourd’hui, le 1er avril, du 25 mars. Comme cela, j’ai reçu 4 lettres en deux jours. La première que j’ai reçue, c’est à l’infirmerie

Enfin, je te dirai que je suis toujours dans les tranchées, à 15 ou 20 mètres des boches et je t’assure que ce n’est pas amusant.

Hier, la journée du 31 mars, ça été bien dur avec leurs canons et leurs mines qu’ils font sous nos tranchées. Ils creusent sous terre à 5 (?) mètres de profondeur et puis, une fois creusé ils avancent sous notre tranchée. A 20 mètres, ils font mettre des charges de poudre et ils font sauter nos tranchées comme des mines. Les sales boches. Ils ont toutes les ruses possibles. Je dirai que vous avons 3 ou 4 mines aussi à faire sauter ces jours-ci car nous sommes obligés de faire comme eux car ce n’est plus une guerre de fusils, ce n’est qu’une guerre de mines.

Enfin, je ne sais pas quel temps il fait à Mayenne. Ici, il fait beau temps ou mauvais car chez nous, en Argonne, la nuit du 30 mars il y a eu de la pluie et de la neige et il fait très froid encore.

Enfin, que je suis au 9ième corps d’armée et mon régiment à Auxerre. Cela ne vaut pas le 11e corps d’armée car nous étions mieux placés que ça car, en Argonne, il n’y a que des forêts et c’est plus dur que dans l’Aisne, de Soissons et Compiègne. Enfin, que veux-tu, nous sommes obligé de marcher, c’est pour nous que nous travaillons, c’est pour la patrie.

Enfin ma pauvre Mathurine je te raconte beaucoup de boniments aujourd’hui car j’ai un petit moment disponible pour moi.

Tout cela ne vaut pas Mayenne, Nom de Dieu, je commence à en avoir marre de tout ça.

Sale métier, Voleurs.

Ma chère Mathurine, rien d’autre chose à te dire pour le moment. Je termine ma lettre en t’embrassant du plus profond de mon cœur ainsi que mon petit Alphonse et ma petite Marie-Thérèse.
Tu souhaiteras un grand bonjour à monsieur et madame Bourgoin et je remercie beaucoup monsieur Bourgoin pour avoir labouré le jardin.

 

PIERRE François

 

 

LETTRE DU DIMANCHE 11 AVRIL 1915

Argonne, 4ème RI, 1er  bataillon, 3ème Compagnie, 4ème section

 

Enfin ma chère Mathurine tu voudras bien m’excuser de ne pas t’écrire depuis quelques jours mais je n’ai pas eu le temps car, ma pauvre Mathurine, depuis samedi de Pâques dans les tranchées de première ligne et nous avons attaqué le dimanche, lundi, mardi de Pâques et je t’assure que finalement, le plaisir c’est pas de faire les attaques. Si je vis, je me rappellerai de ces 3 ou 4 jours-là. De coucher dans les tranchées à moitié pleines d’eau.

Enfin, dimanche j’ai tout de même un petit moment encore à t’écrire et que je suis toujours en bonne santé et j’espère que tu dois être de même à l’arrivée de ma présente feuille, ainsi que mes petits-enfants. Je te dirai, chère Mathurine, que j’ai reçu une lettre de ma sœur Marie-Anne et qui m’a fait grand plaisir de savoir de ses nouvelles et qu’elle a été très gentille pour moi car elle m’a demandé si j’avais besoin de quelque chose, qu’elle était à ma disposition pour me rendre service.

oui, j’aurai besoin surtout des enveloppes, mouchoirs et couteaux. Tu pourras me faire parvenir ça dans un colis car, ma chère Mathurine, tu sais bien que mon mandat de 20 francs que tu m’as envoyé, je n’ai encore rien touché depuis voilà 18 jours et je pourrai les recevoir qu’au dépôt. Mais ça ne fait rien car, avec mon argent, on ne peut rien avoir car nous sommes dans les forêts. Nous ne pouvons rien acheter, c’est pour cela, envoie-moi un petit colis de Mayenne.

Enfin, ma chère Mathurine, je finis ma lettre car voilà le sergent qui m’attend pour partir en corvée pour le génie. Au revoir, à bientôt, embrasse bien fort mes petits-enfants.

 

François

 

LETTRE DU LUNDI 12 AVRIL 1915

Argonne, 4ème RI, 1er  bataillon, 3ème Compagnie, 4ème section

 

Ma chère Mathurine,

Je t’écris deux ou trois mots pour te dire que je suis en bonne santé et je désire que tu dois être de même à l’arrivée de ma lettre qu’elle me quitte.

Enfin ma pauvre Mathurine, je dirai qu’aujourd’hui lundi il fait très beau temps et c’est un grand plaisir pour nous car on avait besoin de temps chaud pour nos effets car nous voilà depuis 8 jours que nous sommes noyés trempés et nous sommes obligés de marcher en bivouac, toujours à la belle étoile. Et dire que j’ai un si bon lit, chez moi, et de ne pouvoir y être. Enfin, ça ne fait rien, j’ai encore de l’espoir d’y aller à Mayenne faire un petit tour un jour ou l’autre. Je commence à en avoir assez en voyant mes camarades morts auprès de moi, les copains de Lorient, ces jours passés, et ils appellent ça les fêtes de Pâques ! Ah oui quelles joies pour Pâques !

Oui, j’ai passé plusieurs jours de Pâques autrefois mais pas comme celui-là, non, ma pauvre Mathurine! Nous avons passé souvent la foire du mardi de Pâques à Pontivy, en la maison, et du plaisir, et toujours, mais cette fois-ci ce n’est plus le même.

Enfin, je vois plus autre chose à te dire pour le moment.

Je termine ma lettre en t’embrassant toujours au plus profond de mon coeur. Embrasse bien fort mes chéris mignons enfants de ma part.

Je te dirai qu’en écrivant cette lettre il y a des balles boches qui sifflent de tous les côtés de la tranchée ainsi que des obus d’artillerie. Mais nous sommes tellement habitués, ça nous fait rien du tout. Je dirai que ce soir il va encore y avoir une triste nuit car on a une ou deux mines à faire sauter pour ces sales boches.

Au revoir

 

PIERRE françois

 

LETTRE DU MARDI 13 AVRIL 1915

Argonne, 4ème RI, 1er  bataillon, 3ème Compagnie, 4ème section

 

Ma chère Mathurine,

Enfin, je t’écris deux ou trois mots pour te dire que je suis toujours en bonne santé et je désire que tu dois être le même ainsi que mes petits chéris enfants à l’arrivée de ma présente lettre qu’elle me quitte.
Enfin, ma pauvre Mathurine, je te dirai qu’aujourd’hui mardi nous sommes tout de même en repos pour quelques jours et il était grand temps car, depuis 3 semaines, nous sommes en première ligne de feu et nous avons besoin de faire un petit lavement car nous ne sommes pas des hommes mais des tas de boue. Je te dirai que nous sommes en 3e ligne et tout cela ne fait pas mon affaire car, pour avoir mon argent, je ne peux pas car le vaguemestre ne vient pas sur les lignes. Pour avoir mon argent il faudrait aller dans un petit village et nous sommes toujours dans ces sales forêts-là. On va devenir des bêtes fauves à force d’y rester.

Enfin ma chère Mathurine, je vais encore sur le dernier mandant que tu m’as fait venir. Pour moi, tu as dû te tromper pour le mettre en dedans la lettre du 4 avril mais si tu es sûr et certaine de l’avoir mis en dedans la lettre, tu n’as qu’à réclamer avec ton talon que tu as eu avec le mandat et, si tu peux les avoir, garde-les à la maison car pour moi, ma pauvre Mathurine, je ne suis pas plus avancé. Tu vois, l’autre depuis 3 semaines, je n’ai encore pas pu les avoir alors, avoir de l’argent, ce n’est pas la peine d’en avoir, ça serait plutôt de m’envoyer un petit colis de temps en temps car je vois mes camarades, ils ont jamais de l’argent, que des colis.

Enfin, ma pauvre Mathurine, en écrivant cette lettre je pense à ta barrique de cidre car j’ai une soif épouvantable. C’est quand même malheureux, tu sais bien mais ça ne fait rien, ça viendra encore ce jour-là. Tu sais bien que j’en mettrai encore dans la langue quelques verres de cidre si j’ai jamais l’honneur d’y aller à Mayenne. Ah, tu sais, quelle belle journée ce jour-là !

Enfin ma pauvre Mathurine, je ne vois plus d’autres boniments à te dire pour le moment. Ça sera pour demain. Je finis ma lettre en t’embrassant toujours du plus profond de mon cœur ainsi que mes petits mignons enfants que j’aime pour la vie.

 

Pierre

LETTRE DU JEUDI 15 AVRIL 1915

Argonne, 4ème RI, 1er  bataillon, 3ème Compagnie, 4ème section

 

Ma chère Mathurine,

Je t’écris deux ou trois mots pour te donner de mes nouvelles qui sont toujours en très bonne santé et heureux de vivre. Enfin, ma pauvre Mathurine, je désire que tu dois de même ainsi que mes petits enfants si mignons, que je pense toujours à eux.

Enfin, ma chère Mathurine, comme nouvelles du pays de l’Argonne, c’est toujours la même et la même répétition. Toujours le canon ou les balles, les mines, les grenades, les crapouillots, les bombes. Mais le plus pénible de tout ça ce sont les mines et les crapouillots. Autrement le canon et le fusils ne servent plus à grand-chose car, tu sais bien, être si près qu’on est les uns et les autres, le canon ne peut rien faire mais, quand les mines sautent, ça te fait valser au moins à 15 mètres en l’air et tu sais bien que c’est miné en dessous les tranchées alors, c’est bien forcé de réussir car, l’autre jour, j’ai été dans une corvée et il y avait des boches qui nous parlaient. Il y avait à peine 3 mètres entre nous. Ils nous ont passé du vin et nous, nous avions donné du tabac pour le vin. Ils sont comme nous aussi, ils en ont marre du métier.

Enfin, ça ne fait rien, j’en ris avec ma misère car j’étais gros et gras en arrivant autrefois à Mayenne mais, à présent, je suis encore davantage. Si tu me voyais à présent avec ma barbe, on en voit plus mes yeux car je me suis pas fait raser depuis que je suis parti alors voilà deux mois. Ah tu sais que je suis beau garçon !

Enfin, je ne vois plus de connerie à te dire pour le moment, qu’il fait très beau temps depuis qu’on est au repos.

Enfin, ma pauvre Mathurine, je termine ma lettre en t’embrassant toujours du plus profond de mon cœur ainsi que mes petits enfants.

Enfin, il est temps que je finisse ma lettre car voilà la soupe et le pinard. Ça veut dire le vin.

PIERRE François

Enfin tu voudras bien excuser mon barbouillis car je suis dégoûté complètement.

LETTRE DU SAMEDI 17 AVRIL 1915

Argonne, 4ème RI, 1er  bataillon, 3ème Compagnie, 4ème section

Ma chère Mathurine,

Je t’écris deux ou trois mots pour te dire que je suis toujours en bonne santé et je désire que tu dois être le même à l’arrivée de ma lettre qu’elle me quitte.

Enfin, ma chère Mathurine, je te dirai que je viens de recevoir des nouvelles de mon cousin Julien Jégart et qu’il se porte toujours en bonne santé et toujours bien courageux. Il est à présent au 4e escadron troupe léger, secteur postal N°65. Enfin, ils sont à peu près comme nous en Argonne. Il me raconte que les jours de Pâques ils ont été dans l’eau et dans la boue jusqu’aux genoux et couchés nuit et jour dans les tranchées trempées.

Alors, comme nouvelles de l’Argonne, c’est toujours les mêmes. On couche toujours à travers les mitrailles, les canons et les balles. Hier au soir, je me promenais avec mes camarades, il y avait un obus qui tombe à 3 mètres de nous et il y a un de nous 6 de blessé. Aucun mort. Nous sommes restés que 2 sans être touchés. Moi et un autre. Tu sais bien que j’aurais été content d’être touché pour être évacué.

Enfin ma chère Mathurine, rien pour le moment. Je termine ma lettre en t’embrassant le plus profond de mon cœur ainsi que mes petits enfants.

PIERRE François

LETTRE DU MARDI 20 AVRIL 1915

Argonne, 4ème RI, 1er  bataillon, 3ème Compagnie, 4ème section

 

Ma chère Mathurine,

Je t’écris deux ou trois mots dans la première tranchée pour te dire que je viens de recevoir de tes nouvelles du 14 avril avec beaucoup de plaisir en sachant que tu es toujours en très bonne santé ainsi que mes petits enfants. Enfin, tu me dis que tu n’as pas reçu de mes nouvelles après pâques. C’était pas possible car pendant les trois jours de Pâques, je n’ai pas eu le temps de t’écrire. Enfin, chère Mathurine, tu me demandes si j’ai reçu le dernier mandant de 20 francs. Non, je n’ai rien reçu, que le premier du mois de Mars et encore, j’ai bien reçu le mandat mais je ne suis pas plus avancé car je ne peux pas avoir mon argent. Ils ont peur qu’on soit prisonniers avec les boches, c’est pour ça qu’on ne pourra pas avoir notre argent jusqu’à temps que le régiment soit au repos dans un village ou dans un pays loin de la forêt.

Enfin comme nouvelles de l’Argonne, il fait très beau temps ces jours-ci mais les boches le savent bien aussi qu’il fait beau temps car je t’assure qu’ils nous passent quelque chose ces jours-ci. C’est pénible de voir les cadavres qu’il y a entre notre première ligne et celle des boches. Tous les morceaux des effets dans les arbres, suspendus aux branches avec leurs mines. Sales mines ! Nous sommes partis huit cents de Lorient mais il y a bien la moitié de disparus.

Je finis ma mettre en t’embrassant toujours au plus profond de mon cœur. Embrasse bien fort mes petits enfants.

 

François

LETTRE DU VENDREDI 23 AVRIL 1915

Argonne, 4ème RI, 1er  bataillon, 3ème Compagnie, 4ème section

 

Ma chère Mathurine

Je viens de recevoir mon colis avec grand plaisir de l’avoir reçu bien proprement mes cinq mouchoirs, mes deux paires de bas, mon couteau et un crayon et la demie-livre de chocolat. Enfin les enveloppes.

Enfin ma pauvre Mathurine, je te donne de l’ouvrage avec tout ça. Enfin si tu m’envoies l’autre colis tu pourras me faire venir du beurre et, si tu peux, de l’eau de vie dans une petite bouteille bien enveloppée. Tu me feras un grand plaisir.

Enfin ma pauvre Mathurine je finis ma lettre car je n’ai pas le temps. je t’écris même bien pressé car je suis en train de veiller les boches aux créneaux. j’écris ma lettre sur mes genoux.

Je finis en t’embrassant de loin en attendant de la faire de près. Tu embrasseras mes enfants pour moi.

Votre marie Pierre qui t’aime pour la vie.

 

PIERRE François

LETTRE DU MARDI 27 AVRIL 1915

Argonne, 4ème RI, 1er  bataillon, 3ème Compagnie, 4ème section

 

Ma chère Mathurine,

Je t’écris deux ou trois mots pour te dire que je viens de recevoir une lettre de ta part avec plaisir en sachant que tu es toujours en bonne santé ainsi que mes chéris enfants.

Enfin, ma pauvre Mathurine, nous sommes en repos ces jours-ci et nous sommes toujours heureux d’avoir du beau temps pour laver les chemises et chasser les poux car nous sommes garnis comme du fumier.

Enfin, rien d’autre à te dire pour le moment. Je te dirai que vais recevoir mon argent aujourd’hui, les premiers 20 francs.

Depuis deux jours que je suis arrivé au Neufour au repos, il y a des camarades qui m’ont avancé quelques sous pour boire du pinard car j’ai six jours de repos, les 20 francs vont être dépensés.

Chère Mathurine, je termine ma lettre en t’embrassant toujours du plus profond de mon cœur.

 

Embrasse toujours bien les enfants.

 

PIERRE

 

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