Poême : Aux camarades de l’Argonne
De l’Echo des Tranchées, cette poétique œuvre non d’un simple poilu, mais d’un brillant officier supérieur, qui a voulu, en littérature comme au combat, marcher dans le même rang que les hommes :
Aux camarades de l’Argonne
Ce sont les poilus de l’Argonne,
De Bagatelle, de Vauquois,
Aimant le canon quand il tonne,
Ce sont les poilus de l’Argonne,
Que tien n’émeut, que rien n’étonne !
Pas un d’entr’eux aux yeux n’a froid.
Ce sont les poilus de l’Argonne.
Quand à l’assaut le clairon sonne,
Au fusil se crispèrent leurs doigts.
Le vœu de vaincre les talonne,
Quand à l’assaut le clairon sonne ;
Sur le terrain, leur pas résonne,
Souple et nerveux tout à la fois !
Quand à l’assaut le clairon sonne,
Au fusil se crispèrent leurs doigts !
Irrésistible est leur colonne,
Les Allemands sont aux abois ;
Hardi les gars ! L’affaire est bonne !
Irrésistible est leur colonne !
Sans marchander, elle se donne,
De six, il n’en reste que trois…
Irrésistible est leur colonne,
Les Allemands sont aux abois !
Ce sont les poilus de l’Argonne,
Qui font risette à tout minois,
A tout corsage qui ballonne !
Ce sont les poilus de l’Argonne !
Vienne à passer une luronne,
Le loup l’attend au coin du bois !
Ce sont les poilus de l’Argonne,
Qui font risette à tout minois
Un poilu de l’Artois
Source : AD Meuse – Le Bulletin Meusien du 16 septembre 1915