Le 57ème Régiment d’Infanterie en Argonne – 2ème période (15 juin au 20 août 1918)

Le 57ème R.I. en Argonne

 

2ème période : 15 juin au 20 août 1918

 

Le 15 juin, le 57ème R.I., par Pantin, Gretz-Armainvilliers, Marles (halte repas), Esternay, Fère-Champenoise (par suite d’un encombrement de voie le 2ème Bataillon passe par Romilly, Troyes et Brienne-le-Château), Vitry-le-François et Revigny, est transporté à Sainte-Menehould, où ses éléments débarquent du 15, à 23 h., jusque dans l’après-midi du 16. Les cantonnements occupés sont situés à l’est et au nord de Sainte-Menehould : La Grange-aux- Bois (E. M., C. H. R., 1ère, 2ème, 3ème, 5ème, 6ème et 7ème Compagnies), Camp du Souniat (1ère et 2ème C. M.), Camp de Florent (3ème Bataillon).

La 35ème D. I. remplace en Argonne la 63ème D. I., le 57ème R. I., dans le sous-secteur Biesme-ouest, le 216ème R. I. avec deux bataillons en ligne et un en réserve. Gauche de la 2ème Armée, le Régiment est en liaison à gauche avec le 131ème R. I. de la 4ème Armée.

Dans la nuit des 17-18, le 1er Bataillon relève le 6ème Bataillon du 216ème R. I. dans le C. R. La Tour-d’Auvergne, autour de Fontaine-Houyette et du Rond-Champ (une compagnie sur la position avancée, une compagnie sur la position principale à l’ouest de la Placardelle, une compagnie en soutien à Zara au nord du Rond-Champ, la 1ère C. M. tout entière en secteur); le 18, le 3ème Bataillon relève le 5ème du 216ème R. I. en soutien (une compagnie à Moiremont, une Cie à Florent, une Cie et la 3ème C. M. au camp de Croix-Archambeaux, aux abords de Florent sur la route de Moiremont) ; dans la nuit des 18-19, le 2ème Bataillon relève le 4ème du 216ème R. I. au C. R. Rondinage, autour de Vienne-le-Château (deux Cies sur la position avancée, une Cie en soutien à La Sapinière à l’ouest de Vienne-le-Château, la 2ème C. M. tout entière en secteur). Les T. C. sont au camp de la Viergette, dans les bois au sud de la route de Florent à Moiremont, les T. R. au moulin de Chanvrieule près de Moiremont.

Le colonel Bussy prend, le 19, le commandement du secteur de Biesme comprenant le sous-secteur ouest, tenu par le 57ème R. I., et le sous-secteur est, tenu par les 43ème et 45ème Bataillons de Tirailleurs Sénégalais ; son P. C. est à Florent. Le P. S. central est à P. S. Falaise sur la route de Vienne-le-Château à Florent, à l’ouest du Rond-Champ, près de l’origine du chemin de la Placardelle.

Le 57ème R. I. revient en Argonne, où il a déjà passé un été, de juin à septembre 1916. A cette époque, ramassé au nord de la Biesme, il tenait avec deux bataillons un front de 1 Km sur une profondeur de 800 m. Maintenant avec des effectifs bien moindres, il tient un front de 2 km 800 sur une profondeur de 2 Km 500, ayant au nord du ravin de Biesme seulement trois compagnies, dont deux groupées dans la citadelle de Vienne-le-Château, point important à la jonction des 2ème et 4ème Armées et tête de pont avancée sur la rive droite de l’Aisne, commandant les lisières occidentales du bois de La Gruerie.

Dès l’entrée en secteur, les hommes, qui viennent de combattre en terrain libre, reprennent les habitudes et précautions de la vie de tranchée. Plus de front continu; de loin en loin un élément de tranchée, avec plateforme pour armes automatiques et gradin pour grenadiers, fortement ceinturé, pourvu d’un abri à l’épreuve, forme un réduit, où un G. C. vit et peut résister à l’attaque. Une compagnie compte une moyenne de 6 G. C. Chaque nuit une patrouille, une demi-section fournie par la compagnie en soutien, circule entre les G. C. et assure la sécurité; une autre patrouille, forte de 10 fusils et fournie par la compagnie en soutien, va en avant des réseaux et, agressive sans témérité, cherche à surprendre bruits et mouvements dans les lignes adverses.

Le secteur est relativement calme; seules quelques rafales d’artillerie par surprise sont à craindre et les-bombardements d’obus toxiques surtout dans les ravins. Au repos les compagnies partagent leur journée entre les travaux sur les diverses positions et les soins d’entretien et de propreté. Dans les bois voisins poussent à foison fraises, framboises, airelles myrtilles, copieux desserts d’un ordinaire abondant.

Jusqu’à la fin juin l’artillerie est peu active, quelques minen sur les premières lignes.

Le 27 juin, le 3ème Bataillon relève dans le C. R Rondinage le 2ème, qui va en soutien au camp de Coinche-Sud, la 6ème Cie poussée au camp de Coinche-Est.

Le 28, une C. M. de position du 16ème Bataillon de C. M. P. est mise à la disposition du Colonel pour défendre la ligne de résistance.

Le 30, le 344ème R.I. (68ème D.I.) relève les deux bataillons sénégalais dans le sous-secteur est.

Le 3 juillet, à la suite d’indices précis d’une attaque devant porter sur notre front, un nouveau dispositif est prévu. Les trois bataillons du 57ème R. I. seront en ligne, ayant chacun deux compagnies sur la ligne de résistance, couvertes par une compagnie avancée ; le 2ème Bataillon relevant le 4ème du 344ème R. I. à la droite du 3ème Bataillon du 57ème R. I. dans le secteur Marie-Thérèse autour de la Harazée la Placardelle, la Seigneurie. Au moment où les reconnaissances sont terminées, arrive un ordre de surseoir à l’exécution du mouvement.

Pour parer à une attaque dans la région, les troupes françaises affluent en Argonne. Le 4, au soir, le 216ème R. I., qui avant le 15 juin tenait ce sous-secteur, relève le 57ème R. I. Celui-ci vient constituer une réserve pour les troupes en ligne : 2ème Bataillon au Neufour et au Claon, en réserve du sous-secteur d’Argonne; 1er Bataillon à Croix-Gentin, en réserve du sous-secteur du Four-de-Paris; 3ème Bataillon à Croix-Gentin, en réserve du sous-secteur de Biesme ; le Colonel, l’E. M. et la C. H. R. à Florent.

Le nouveau dispositif prévoit une position de résistance, qu’il faut tenir à tout prix, à 2 Km en arrière des lignes et profonde de 2 Km, où sont disposées les forces d’infanterie, et couverte par une zone avancée dite zone des avant-postes.

En raison de l’entrée en ligne de nouvelles divisions, le 5, le front de la 35ème D. I. est modifié à nouveau et rétréci. Le P. C. de la 35ème D. I. est à Futeau, le P. C. de l’I. D./35 est transporté du Neufour à Florent. La position principale est défendue : à gauche par le 1er Bataillon du 57ème R. I. dans le C. R. Marie-Thérèse, où il relève le 5e Bon du 344e R. I.; au centre par le 344e R. I. dans le C. R. Meurissons; à droite par le 123e R. I. au C. R. Courtechausse. Le 2e Bon, remplacé par le 355e R. I., quitte le Neufour et vient, réserve de sous-secteur, au camp de Croix-Gentin avec le 3ème Bataillon, réserve d’I.D.

Le Colonel prend le commandement du sous-secteur Placardelle, quitte Florent et vient au P. C. Wilson dans le ravin des Marolines, à l’ouest de Fontaine-Ferdinand, 1 Km de la route, position de batterie 92 ; le P. S. central est, avec le P. S. du 344ème R. I., dans le relai de G. B. D., en face du camp de Croix-Gentin.

Le 6 au matin, les bataillons exécutent des travaux sur la position dont ils doivent assurer la défense : 1er Bataillon position de la Placardelle avec une compagnie au nord de la Biesme; 2ème Bataillon croupe sud du ravin de Rond-Champ; 3ème Bataillon fournissant les travailleurs aux deux autres bataillons. Les travaux consistent surtout en dégagement du champ de tir et au renforcement des défenses accessoires; les terrassements sont réduits au minimum, de manière à ne pas déceler à l’ennemi le nouveau dispositif.

Le 2ème Bataillon pousse deux sections de la 6ème Cie et une de la 2ème C. M. auprès du 1er Bataillon comme troupe de contre-attaque. Des C. M. P. viennent établir une formidable ligne de mitrailleuses sur les positions de la Placardelle et de Rond-Champ et renforcer la puissance et la précision des feux. Les abris de la rive nord de la Biesme sont vidés de leur matériel par un travail intense, commencé dès l’entrée du régiment en secteur.

Des régiments d’artillerie s’installent nombreux dans les bois autour de Florent et de Moiremont.

Les ordres du Général Commandant en Chef sont formels : « C’est sur la position de résistance que l’ennemi doit être arrêté. En conséquence aucune circonstance ne peut autoriser les troupes qui l’occupent à se replier. » L’attaque est imminente et attendue avec confiance, souhaitée peut-on dire; les munitions sont accumulées en abondance dans les G. C., la position solidement organisée, les défenseurs décidés à empêcher l’ennemi d’avancer et, confiants dans le succès, l’attendent avec calme.

En raison des travaux exécutés, le 57ème R. I. est l’objet d’un ordre de félicitations du Général Commandant le 13ème C. A. en date du 12 juillet n° 5638/3 « pour son ardeur, son énergie, et son intelligence dans les travaux d’organisation d’un secteur créé de toutes pièces en l’espace de quelques jours. »

A plusieurs reprises l’ennemi exécute des bombardements, tant à obus explosifs qu’à Obus à ypérite particulièrement efficaces dans cette région-accidentée et boisée. Le 8 juillet, vers 20 h, au cours d’un de ces bombardements sur les ravins de la Seigneurie, de Rond-Champ et des Marolines, six hommes du 1er Bataillon sont intoxiqués, l’un deux reçoit en pleine poitrine un culot d’obus à ypérite. Le médecin aide-major Surreau est gravement intoxiqué ainsi que le caporal infirmier Meyrignac et l’infirmier Baudry qui l’assistent, obligés qu’ils sont de se démunir de leurs appareils de protection pour donner des soins particulièrement délicats.

Jusqu’au 13, les deux artilleries font preuve d’une grande activité.

Le 144ème R.I. quittant le secteur d’Argonne vient le 13 relever à Fontaine-Ferdinand, le 344ème R. I., qui abandonne le secteur de Biesme.

La journée du 14 juillet est assez calme. La fête nationale est célébrée joyeusement par des menus copieux, des jeux divers, etc. A 20 h, une représentation théâtrale réunit à Croix-Gentin au Foyer du soldat de l’Y. M. C. A. les hommes des 2ème et 3ème Bataillons.

Le 15, à minuit 10, au moment où la représentation vient de prendre fin, le bombardement se déclenche brusquement vers l’ouest avec une violence extrême; il gagne bientôt le secteur, inondant d’obus toxiques les positions de la Placardelle, des Hauts Bâtis, de Croix-Gentin, les ravins de Rond-Champ et des Marolines. La canonnade s’étend sur le front et tout particulièrement en Champagne, où une nappe de feu illumine les lignes. La quatrième bataille de Champagne commence. Ludendorff n’a obtenu en mars et juin que des avantages locaux, il tente une dernière offensive, il l’espère décisive, c’est « La bataille pour la paix. »

Le commandement français depuis plusieurs jours a pris des mesures pour parer au choc : « A la surprise de l’attaque on répondra par la surprise dans la défense… la véritable bataille ne se livrera pas sur la première position, mais plus en, arrière. C’est là que seront le gros et la masse de l’artillerie, tandis que les premières lignes ne seront tenues que par de faibles troupes de couverture. L’attaque ennemie, ainsi déjouée, donnera dans le vide et se brisera contre l’obstacle insoupçonné de la position de résistance. »

Dans la matinée, un message téléphoné de l’I.D. avise le Régiment que l’attaque allemande se localise de Dormans à la Main-de-Massiges. En Argonne l’ennemi se borne à agir par ses feux d’artillerie avec forte proportion d’obus toxiques, et vers 3 h, le bombardement se ralentit pour cesser avec la pointe du jour.

Le 216ème R.I. étant appelé à entrer dans la bataille, les 2ème et 3ème Bataillons du 57ème R.I. le relèvent le 15, à 20 h. A travers les zones ypéritées, sous des rafales d’obus qui obligent les hommes à se jeter sur le sol infecté, d’où quelques pertes, le 2ème Bataillon gagne le C. R. La-Tour-d’Auvergne, le 3ème Batallon, le C. R. Bondinage. Les trois bataillons sont en ligne.

Les compagnies travaillent à renforcer la position : voie d’accès jalonnée par des réseaux, qui par leur direction amènent l’assaillant dans le champ de tir de nos armes; flanquement des réseaux par des armes automatiques. De part et d’autre les patrouilles sont actives.

Le 17, à 22 h, une patrouille allemande tente d’aborder un G. C. du 1er Bon; après un violent combat à la grenade, mise en fuite, elle est poursuivie par des rafales de V.B. et de F.M. Le 19, vers minuit, une patrouille du 1er Bataillon trouve en avant de nos lignes deux caisses d’obus à ypérite dissimulées dans un trou d’obus.

Le 23, une patrouille allemande pénètre dans un P. P. avancé que la 6ème Cie, suivant la consigne, vient d’abandonner au petit jour. Un caporal, venu là croyant y trouver la garnison française, est blessé grièvement en cherchant à se sauver et enlevé.

Le 25, à 3 h, une de nos patrouilles tente d’aborder un P.P. allemand, elle est obligée de se retirer, ramenant un caporal blessé mortellement. Dans la nuit des 27-29, deux compagnies du 1er Bataillon du 144 R.I. relèvent sur la position de résistance du C. R. Marie-Thérèse les 1ère et 3ème Cies ; celles-ci vont occuper des G. C. de la ligne de surveillance et détachent des embuscades pour prendre une patrouille ennemie.

Dans la nuit des 30-31, leurs embuscades étant sans résultats, les 1ère et 3ème Cies avec la 1ère C. M. rejoignent au camp de Croix-Gentin la 2ème Cie descendue de secteur le 29. Le 1er Bataillon est ainsi relevé par le 1er Bataillon du 144ème R.I. dans le C. R. Marie-Thérèse et devient réserve d’I.D.

Le 30, vers 2 h. 30, un projector allemand envoie une centaine de torpilles, chargées de gaz toxiques, aux abords nord-est de la Harazée, entre la Harazée et le ravin de Saint-Hubert, sur l’emplacement d’une section du 1er Bataillon ; 26 hommes sont intoxiqués, dont 2 succombent au P.S. et 2 autres à l’ambulance.

Le 1er août, à 8h 45, à Florent, devant un détachement de chacun des régiments de la 35ème D.I., le général Hirschauer, commandant la 2ème Armée, remet au drapeau du 57ème R.I. la croix de guerre avec palme, conquise à Noyon et au Mont-Renaud.

L’activité des patrouilles reste grande. Le 4 août, à 22h30 deux patrouilles ennemies tentent de cisailler les fils de fer devant un G. C. du 3ème Bataillon, C. R. Rondinage, elles sont dispersées par V.B. et F.M. Le 9 août, à minuit 5, après un violent bombardement par obus de 105 et par grenades, les Allemands tentent un coup de main sur deux G. C. du 3ème Bataillon ; la résistance énergique de la garnison et le barrage d’artillerie font échouer l’entreprise. Au cours de la lutte, où se distinguent tout particulièrement le sergent Richard et le caporal Prain, nous avons un caporal tué et 4 hommes blessés.

Pendant le séjour en Argonne, le Régiment perd 2 officiers blessés (médecin aide-major Sureau, sous-lieutenant Emerit), 4 hommes de troupe tués, 1 disparu, 37 blessés, 1 prisonnier.

La 35ème D.I. est relevée par la 3ème D.I. italienne; le 57ème R.I. par le 90ème R.I. italien ; le 10 août, le 3ème Bataillon par le 1er Bataillon du 90ème italien ; le 11 le 2ème Bataillon par le 2ème Bataillon du 90ème italien et le 1er Bataillon et la G. H. R. par le 3ème Bataillon du 90ème italien.

Le Régiment est ainsi réparti : E. M., C. H. R., 3ème Bataillon, camp de Dubiefville; 2ème Bataillon, camp de Florent-II, camps au sud-ouest de Florent, de part et d’autre de la route de Sainte-Menehould; 1er Bataillon, camp du Souniat au sud de Moiremont. Le Régiment y séjourne jusqu’au 18.

Des concours de tir et de lancement de grenades dotés de prix en espèces sont organisés. L’instruction est menée activement en vue de la guerre de mouvement.

Le 18 août, à 3 h, le 57ème R.I. se porte vers le sud et occupe en fin de marche le Chemin (E. M., C. H. R., 1er Bataillon), Villers-en-Argonne (2ème Bataillon), Chatrice (3ème Bataillon).

Dans la nuit du 20-21 août, il s’embarque à la gare de Villers-Daucourt et, par Revigny, Vitry-le-François, Châlons-sur-Marne, Epernay, Château-Thierry, Meaux, Noisy-le-Sec, Le Bourget, Chantilly, Creil, Clermont, vient débarquer à Breteuil-Embranchement (E. M., C. H. R., 1er Bataillon), Breteuil-Ville (2ème et 3ème Bataillons).

L’itinéraire longe, entre Epernay et Château-Thierry, le champ de bataille, encore couvert des traces de combats, traverse la région où le Régiment a combattu en septembre 1914 et a reçu une bonne et accueillante hospitalité en avril 1916 et en juin 1917, et dont les villages sont maintenant en ruines; au nord, retentit le canon sur les bords de la Vesle et de l’Aisne, où autrefois il a vaincu. Tout exaspère dans l’esprit des poilus du « Terrible » le désir d’en finir avec un ennemi exécré et de marcher à la victoire dans la bataille offensive que mènent les armées alliées sous la direction du général Foch, promu le 6 août à la dignité de maréchal de France.

Source : Le 57ème R.I. pendant la guerre 1914-1918 – Commandant F. COURAUD et Médecin-Major M. FERRON

 

< 1ère période : 6 juin au 30 septembre 1916

 

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