16 Septembre 1915 : Rapport du Général CURMER suite à une tournée dans la IIIème Armée
Rapport du Général CURMER
Inspecteur Général du Génie
GENERAL CURMER
Sainte-Ménéhould, le 16 Septembre 1915
TOURNEE DANS LA IIIème ARMEE
Je m’étais rendu dans la IIIème Armée pour voir l’usage que l’on pourrait faire d’appareils spéciaux de mine (système TRONCHET). J’ai recueilli sur place auprès du Commandement du Génie de la IIIème Armée les renseignements suivants sur l’état actuel des organisations du front de la IIIème Armée.
La première ligne est solidement appuyée à l’Ouest par le centre de résistance de Saint-Thomas ; entre la Biesme et l’Aire par l’organisation réalisée en arrière de Courtes-Chausses, organisation qui comporte un réseau sérieux et des ouvrages enfermés avec abris solides pour mitrailleuses de flanquement (un de ces abris a même pu être bétonné).
La ligne principale de résistance de la première position est jalonnée à partir de Vienne-la-Ville par les centres de résistance de Blaisance, de Saint-Roch, de la Placardelle, des cotes 211, 215, 218, de la Chalade. Les centres de résistance sont terminés ; ils comportent de nombreux abris pour mitrailleuses de flanquement.
Ensuite, la ligne se continue par la couture du bois de la Chalade, bien organisée, avec abris pour mitrailleuses, légèrement protégés.
A l’est de l’Aisne, la ligne doit comprendre l’organisation des cotes de Forimont ; le travail est bien commencé, mais il a dû être interrompu pour permettre l’exécution d’autres travaux plus urgents : on va le reprendre.
Au-delà de la forêt de Hesse jusqu’à la cote 304 (2km, nord de Esnes) l’organisation se continue par une ligne mince de tranchées sans abri avec un seul réseau de fil de fer et quelques casemates légères pour mitrailleuses.
Les travaux sont beaucoup moins avancés dans la partie est que dans la partie ouest. Cela tient en particulier à la faible densité des troupes occupant ce secteur.
Deuxième position :
De l’Aisne au Claon, les tranchées de tir sont faites ; les réseaux sont très avancés : piquets et fil de fer ordinaire posés ; on attend de la ronce artificielle pour terminer le travail. Quelques abris blindés pour mitrailleuses (une demi-douzaine environ) sont terminés ; les ciels de ces abris sont soit en béton armé, soit en terre avec deux cours de rondins.
Du Claon à Neuvilly, l’organisation est également en bonne voie et comporte notamment deux centres de résistance, un au nord-est du Claon et un au carrefour de la Croix de Pierre, ce dernier avec abris bétonnés. L’organisation de Neuvilly est commencée depuis peu, mais il existe déjà au nord du village quelques points d’appui comportent des abris à une seule couche de rondins.
Dans la forêt de Hesse, le travail est en cours ; quelques tranchées de tir sont faites.
De la forêt de Hesse à Esnes, il n’y a encore rien de fait.
Le travail est exécuté partout par des travailleurs civils sauf à Neuvilly qui sera organisé par un détachement de R.A.T. L’effectif des travailleurs civils est très variable ; néanmoins, le Commandement du Génie de l’Armée qui est directement chargé de ces travaux estime qu’il faut compter jusqu’à leur achèvement sur les travailleurs dont il dispose actuellement, soit 1200 travailleurs répartis sur les chantiers de l’Aisne au Claon, 200 travailleurs entre le Claon et Neuvilly, 500 travailleurs dans la forêt de Hesse.
Le Général