LETTRES DE SOEUR GABRIELLE : Lettre du 12 mars 1916 concernant l’état de santé de l’Abbé DUTHOIT

Lettres de Soeur Gabrielle

 

Lettre de la Sœur ROSNET au Supérieur Général,

de l’Abbé DUTHOIT

 

 12 mars 1916

 

 Je vous ai envoyé hier un télégramme annonçant que notre vénéré M. Duthoit était gravement malade. Nuit et jour au chevet des mourants depuis cette terrible attaque de Verdun, ne comptant pas avec sa peine ni son âge, il a pris froid, et une pneumonie doublée de congestion s’est déclarée. Il est a son cinquième jour et je ne le trouve pas bien. Tous les soirs une auto me transporte auprès de lui. J’y passe une heure et sors toujours de plus en plus édifiée. II peut à peine articuler ses mots, tellement l’oppression est forte et la faiblesse grande, et malgré tout, je l’entends murmurer: « La Providence, qu’elle est bonne ! Mon Dieu, acceptez ma souffrance pour nos soldats mourants! Saint Vincent, ma vocation, quelle grâce ! Ma Sœur, écoutez : J’ai fait le sacrifice de ma vie pour que le bon Dieu garde le Très Honoré  Père à la double famille et raffermisse sa santé. » Tout cela est dit par saccades, les mots sont brefs, quelques-uns dits tout haut, les autres murmurés tout bas entre des spasmes douloureux. Et malgré le rictus de souffrance qu’une respiration pénible donne à tous les muscles du visage, quand il parle de Dieu, de saint Vincent, et surtout de sa vocation, un sourire du ciel illumine sa face.

 

Source : Annales de la Congrégation de la Mission – Volume 81 – 1916

 

 

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