L’inauguration du monument des Garibaldiens au cimetière du Père-Lachaise – 27 mai 1934

27 mai 1934 : L’inauguration

du monument des Garibaldiens

du cimetière du Père-Lachaise

 

L’inauguration, au Père Lachaise, du monument des garibaldiens donne lieu à d’imposantes manifestations de l’amitié franco-italienne.

Avant de quitter Paris, la délégation des garibaldiens de l’Argonne, des volontaires italiens dans l’armée française et des chasseurs des Alpes a assisté hier matin à l’inauguration du monument aux garibaldiens de l’Argonne, et aux volontaires italiens de l’armée française élevé, dans le cimetière du Père- Lachaise, à côté du monument aux soldats belges morts pour la France.

Dès 9 heures du matin, une foule considérable se pressait aux environs du Père-Lachaise pour assister à l’arrivée des garibaldiens et des délégations d’anciens combattants italiens et français qui devaient assister à l’inauguration du monument.

Un important service d’ordre, composé de gardiens de la paix et de gardes républicains de Paris, avec casque et mousqueton, était dirigé personnellement par M. Paul Guichard, directeur général de la police municipale.

Les délégations arrivèrent à partir de 9h30 et gagnèrent les emplacements prévus à proximité du monument. Une tribune avait été dressée, dans laquelle prirent place successivement me comte Pignatti Morano di Custoza, ambassadeur d’Italie à Paris ; MM. Pietri, ministre de la marine Rivollet, ministre des pensions ; l’amiral Le Bigot, représentant le président de la République ; la maréchale Joffre ; le général Gouraud, gouverneur militaire de Paris ; le général Mariaux, gouverneur des Invalides ;  le général Ezzo Garibaldi, qui a reçu, hier, la Médaille militaire, petit-fils du grand Giuseppe Garibaldi ; MM. Camillo Marabini, président du comité exécutif du monument et ancien capitaine garibaldien de l’Argonne ; Pinelli, vice-président du conseil municipal Borletti, président du comité Italia-Francia, sénateur du royaume ; Coselschi, député, président de la fédération des engagés volontaires italiens ; Henry Béranger, sénateur, président de la commission des affaires étrangères du Sénat ; Villey, préfet de la Seine ; Langeron, préfet de police le commandant Fronzini ; le commandant Piccio, etc.

Une compagnie de la garde républicain sous les ordres du lieutenant-colonel Marguet, avec le drapeau et la clique, avait pris position face au  monument.

Notons que c’est la première fois qu’une troupe en armes pénètre dans un cimetière parisien. Un clairon s’avança et sonna le Garde à vous !

 

La remise du monument

 

M. Mazelier, ancien consul général d’Italie à Toulouse, dévoila le monument qui est l’œuvre du sculpteur Cappabianca, ancien garibaldien. Il représente la France s’inclinant devant un soldat garibaldien mort pour elle.  M. Mazelier donna ensuite la parole à M. Camillo Marabini.

 « Nous avons choisi, dit l’orateur, le mois de mai pour inaugurer ce monument, parce que ce fut dans un radieux mois de mai que l’Italie entendit l’invocation désespérée des morts garibaldiens, parce que ce fut au mois de mai 1915 que toute l’Italie devint garibaldienne et s’engagea, volontairement dans les rangs des armées alliées.

 Nous confions au peuple de Pans la garde de ce monument,

 Revenez à ce lieu, camarades français, revenez ici, frères italiens, chaque, fois que le malentendu ou le doute troubleront vos esprits. »

Au nom de la Ville de Paris, M. Pinelli, vice-président du conseil municipal, accepta la garde du monument.

Puis M. Campincio, vice-président de la fédération des sociétés d’anciens combattants italiens de France, vint associer tous les anciens combattants italiens à l’hommage rendu aux garibaldiens.

M. Henry Bérenger qui succéda, parlant au nom du comité central d’action franco-italienne, qui groupe en France les représentants du Sénat, de la Chambre, de l’Institut et des diverses associations consacrées aux bons rapports de la France et de l’Italie. Le sénateur dit notamment

« Joseph Garibaldi, né à Nice entre les, deux frontières, fondateur avec Cavour et Victor Emmanuel de l’unité italienne, apparaît dans le XIXème  siècle, par la pensée et par l’action, comme l’un des héros les plus significatifs du principe des nationalités sanctifiées par l’amour de la liberté et le culte de la raison, Il ne sépara jamais la nation de la justice, et c’est pourquoi ce fils de là Méditerranée put réaliser l’indépendance italienne au nom de la Révolution, française.

Cette colonne et ce monument ne sont vas les sarcophages pour les poussières d’hier, nais les sanctuaires pour l’action de demain. Ce qu’aimaient ces héros ce n’était point la cendre de leur passé, c’était la semence de leur avenir

Aussi Le plus sincère hommage que nous puissions leur offrir, c’est de prolonger leur œuvre en associant résolument chaque jour davantage, la France et l’Italie dans la belle action d’Indépendance nationale et de justice internationale. »

 

Votre patrie est la mienne !

 

M Borletti, sénateur du royaume, et président .du comité Italia-Francia, succéda au sénateur français. Dans un français impeccable, M. Borletti dégageait le sens profond de la cérémonie.

« Je sens, dit-il, que cette manifestation aura une signification Qui ira au delà d’une simple exaltation et de la simple matérialisation d’une mémoire.

Je voudrais que ce monument représente une chaîne de paix et de collaboration qui devra lier pour toujours a destinée de deux pays qui, seuls peuvent se comprendre, s’aimer et s’unir.

Votre patrie est la mienne ! »

M. Rivollet, ministre des pensions, représentant du gouvernement de la République, termina cette longue série de discours.

  

Le discours de M. Rivollet

 

« A l’appel de Riccioti Garibaldi, fils du grand artisan de l’unité italienne et lui-même ancien combattant de 1870, d’admirables jeunes hommes accoururent.

Autour d’eux se groupèrent des milliers de volontaires. Au mois de novembre 1914, la légion garibaldienne était créée.

Notre pays, messieurs, est parsemé de pierres évocatrices. Elles recouvrent, le plus souvent, les restes de ceux qui sont tombés pour notre cause.

Dans cette très ancienne nécropole donnent ceux qui ont fait flotter, à travers les tempêtes, la net de notre capitale..

Il me semble que, sous les doux ombrages du vieux cimetière parisien les souvenirs émeuvent plus qu’ailleurs et qu’il s’en dégage une grande leçon de sérénité.

Et si nos fils pouvaient un instant douter de l’avenir, le monument leur rappellerait qu’à l’heure où le désespoir eût pu tout compromettre, plusieurs milliers d’hommes ont, d’un même élan, brisé les liens terrestres pour barrer de leur poitrine les frontières de la latinité. Ils ont voulu que le droit ne soit pas un leurre, la justice un vain mot et que la civilisation méditerranéenne continue de projeter sur le monde qu’elle a illuminé son irremplaçable clarté. »

Des commandements militaires retentissent. C’est l’heure du défilé. Devant les personnalités militaires, la garde républicaine précède les anciens combattants.

Les Italiens viennent en tête garibaldiens aux chemises rouges, au képi français, portant l’écusson de la légion de l’Argonne, alpins, en gris, bleu. Puis, la masse des associations d’anciens combattants italiens de Paris. Derrière les Italiens, cinquante-deux drapeaux étrangers défilent devant le monument ce sont les drapeaux des volontaires accourus pendant la dernière guerre de cinquante-deux pays différents au secours de la France. Les diverses associations d’anciens combattants français ferment la marche.

  

Léger incident

  

Il avait été entendu qu’aucun groupement politique ne serait autorisé à se mêler à cette manifestation de fraternité d’armes franco-italienne. C’est ainsi que les membres du fascio de Paris ne portaient pas la chemise noire.

Lorsqu’un groupe d’une cinquantaine de francistes, en bérets et chemises bleues, voulurent suivre les anciens combattants français, le service d’ordre s’interposa et les refoula vers la porte d’entrée du cimetière.

M. Pinelli parlementa avec M. Paul Guichard en faveur des francistes. Pendant ce temps, les personnalités présentes avaient pris place dans leurs automobiles et s’étaient éloignées. C’est devant une tribune vide que les chemises bleues furent enfin autorisées à défiler au pas cadencé.

  

Au monument de Garibaldi de la place Cambronne

   

A l’issue de la cérémonie du Père-Lachaise, des cars emportèrent les délégations italiennes à travers Paris ensoleillé, jusqu’à la place Cambronne. Précédés de gardiens de la paix à bicyclette, ils furent acclamés tout le long du chemin.

En présence de l’ambassadeur, le général Ezzo Garibaldi déposa au pied du monument de son grand-père une immense gerbe d’œillets rouges, pendant que les vivats éclataient de toute part.

 

Place Cambronne, les délégations italiennes saluent le monument élevé à la mémoire du général Giuseppe Garibàldi. On reconnais au premier rang son petit fils Ezzio Garibaldi, et le comte Moraro Di Custoza, ambassadeur d'Italie à Paris (les deuxième et troisième à partir de la gauche)

Le banquet

 

De la place Cambronne, les délégations se dirigèrent vers l’Ecole militaire où, dans le manège du Commandant-Bossut, un banquet de deux mille cinq cents couverts a été servi à leur intention.

La musique du 46ème régiment d’infanterie avait pris place dans la tribune du manège. Elle se fit entendre pendant toute la durée du repas.

M. Rivollet, ministre des pensions, en sa qualité de représentant du gouvernement de la République, prit le premier la parole. Il demanda à l’assemblée enthousiaste de lever son verre à la santé du roi et de la reine d’Italie. Il pria ensuite ses camarades, les anciens combattants italiens et français de boire à la santé de l’illustre représentant de la génération du feu, le caporal de bersaglieri Benito Mussolini.

Après lui, le capitaine Marabini, capitaine des garibaldiens de l’Argonne, président du comité exécutif pour l’érection du monument, demanda un toast pour M. Albert Lebrun, président de la République et pour M. Gaston Doumergue, président du conseil.

Les hymnes nationaux italien et français furent écoutés debout par l’assistance.

L’enthousiasme fut porté à son comble quand la musique du 46ème de ligne joua Giovinezza, le célèbre chant fascite.

M. Gazzoni, président du fascio de Paris qui, assistait au banquet en civil, sut ensuite trouver des termes éloquents pour exalter l’hospitalité cordiale et généreuse de la France.

 

Le discours du président des engagés étrangers

 

Le discours le plus émouvant fut prononcé par un Persan, M. Nazare Aga Kahraman Khan, président de l’association des anciens combattants, engagés volontaires dans l’armée française

« Je ne vous apprendrai pas, dit-il, qu’au mois d’août 1914, alors que commençait la dernière guerre, 40.000 étrangers, représentant 52.’pays différents, s’offrirent à aider à.la défense de la France. Parmi ces 40.000 étrangers, dès le Premier jour de la mobilisation, se trouvaient trois mille Italiens.

J’ai déjà eu la fierté de parler au geste de ces étrangers, qui n’ont pas hésité faire le sacrifice de leur vie pour être parmi les défenseurs d’un pays qui n’était pas le leur, afin d’affirmer une idée de droit et de liberté. Ils s’enrôlèrent sous le drapeau de la France, considérant qu’elle était bien pour eux l’image de ce droit et de cette liberté.

Jamais on n’exaltera assez ce geste dont aucun pays du monde ne peut s’enorgueillir et que la France seule a provoqué.

Je salue ici le général Ezzo Garibaldi qui avait 17 ans à l’époque dont je parle, et qui n’hésita pas à suivre l’exemple donné par ses frères.

Volontaires italiens je suis fier de vous apporter le salut cordial de haute fraternité de tous les engagés volontaires étrangers, camarades de combat que j’ai l’honneur de représenter ici. »

Il était près de 4 heures de l’après midi quand la série des discours prit fin.

A ce moment les chemises rouges au képi à la française, anciens soldats du 4ème régiment de marche du 1er étranger, ou portant le képi à l’italienne, vétérans de la brigade garibaldienne de l’armée italienne, s’embarquèrent dans les cars qui devaient les mener à Verdun.

Une foule considérable était massée aux alentours de l’Ecole militaire, contenue par un important service d’ordre. Elle acclama frénétiquement les garibaldiens au moment où ils sortirent, de l’enceinte de l’Ecole militaire.

Ainsi se termina à Paris, cette magnifique manifestation de confraternité d’armes franco-italienne.

Ce matin, la ville de Verdun offrira une réception en l’honneur des garibaldiens.

Ils visiteront ensuite les champs de bataille de la Meuse, de l’Argonne et de Reims.

Source : Le Matin, 28 mai 1934

 

Un engin explosif a été lancé contre

le monument aux Garibaldiens de l’Argonne

 

L’explosion qui se produisit une heure avant l’inauguration a blessé très légèrement huit fossoyeurs et jardiniers du cimetière. Un Italien auteur présumé de l’attentat a été arrêté.

Une heure avant l’inauguration, dont nous donnons par ailleurs le récit, du monument élevé à la mémoire des garibaldiens de l’Argonne, allée du Levant au cimetière du Père-Lachaise , un extrémiste a lancé un engin explosif contre le socle du monument. Cet acte de vandalisme n’a pas eu toutes les conséquences qu’espérait son auteur. Le monument ne fut pas atteint mais des fossoyeurs et des jardiniers qui stationnaient à proximité furent très légèrement blessés.

Dès le début de la matinée, de nombreux curieux s’étaient approchés du monument et des gardiens de la paix avaient été mis en surveillance pour éviter les incidents possibles. Les représentants de l’ordre avaient jugé bon de faire circuler les promeneurs et il ne restait plus que peu de monde, allée du Levant, quand, vers 9 h. 35, une explosion assez violente, accompagnée d’une projection de terre et de gravier, se produisit derrière le monument.

Sans perdre leur sang-froid, les gardiens en civil Berthet, Rombaut et Emaer, du XIIème arrondissement, se lancèrent à la poursuite d’un inconnu qui, sorti brusquement d’une haie où il se tenait caché, prenait la fuite vers le monument aux morts belges. Rejoint par le gardien Berthet, l’homme se débattit, puis, maîtrisé, s’écria

Je n’ai pas jeté de bombe !

Il fut immédiatement conduit au commissariat de police du quartier tandis que d’autres agents conduisaient dans une pharmacie MM. François, chef fossoyeur, Gordien, Lemoine, Laurent, Momon, Jomary, Profit et Clarence; fossoyeurs et jardiniers, qui avaient été légèrement blessés à la face par du gravier que l’explosion avait chaussé violemment.

Des Garibaldiens entourent le trou creusé par l'engin qui a éclaté au Père-Lachaise, avant le cérémonie

 

Durant ce temps, d’autres policiers remarquaient, derrière le monument, sur la droite, à trois mètres du socle, un trou profond de 15 centimètres. Dans un rayon de 20 mètres, les enquêteurs devaient retrouver éparpillés des morceaux d’acier laminé et des éclats de fonte brune, déchiquetés, assez analogues aux éclats de grenades. A quelques mètres de là, derrière une haie, dans un enclos planté d’orties, ils trouvèrent également une petite mallette abandonnée.

ANGE FRASCOYA photographié au commissariat

Tandis que M. Moussu, commissaire de police par intérim du quartier, interrogeait le suspect arrêté quelque secondes après l’explosion, Ange Frascoya, né le 23 janvier 1901, à Maggrate, province de Novara (Italie), monteur en chauffage, 198, avenue Girardot, MM. Pradier, commissaire de police au service des renseignements généraux Ballerat, inspecteur principal, Chadal, brigadier l’inspecteur Petit et des inspecteurs du laboratoire municipal, arrivaient au Père-Lachaise. Ils entendirent, notamment, les fossoyeurs blessés. Grâce aux témoignages de ces employés et des constatations antérieures, les policiers purent reconstituer comment l’attentat avait été commis. On pense que le malfaiteur, vraisemblablement seul, était venu de très bonne heure au Père-Lachaise, il avait caché sous les orties la mallette, de petites dimensions, qu’il avait apportée et dans laquelle se trouvait l’engin explosif.

Vers 9 h. 30, l’homme, qui attendait dans la haie qui borde le terrain, derrière le monument, se dégagea et, jugeant l’instant propice, s’en fut quérir l’engin dans sa mallette.

En se déplaçant, il remua les branchages de la haie et le bruit attira l’attention des fossoyeurs qui se tenaient groupés sur l’extrême-droite, à 20 mètres du monument. Ces employés ne s’étonnèrent pas autrement et ne perçurent même pas le bruit sourd que fit en tombant sur la terre battue, derrière le monument, l’engin lancé par le malfaiteur.

Voir la suite en Dernière Heure

    ————–

DERNIERE HEURE

L’explosion d’un engin au monument

des Garibaldiens de l’Argonne

Suite de notre information en deuxième page

 

L’explosion se produisit quelques secondes plus tard mais les éclats ne firent qu’érafler légèrement le monument.

Selon les enquêteurs du laboratoire municipal, le premier étonné doit être celui-ci même qui avait lancé l’engin, car l’appareil pensent-ils était muni d’un mouvement d’horlogerie, qui devait provoquer l’éclatement une heure plus tard, durant la cérémonie d’inauguration.

Seulement la chute de l’engin dut amorcer la mèche avant le temps choisi par le malfaiteur.

Bien que les circonstances le chargent considérablement, Ange Frascoya se défend âprement d’être l’auteur de l’attentat.

« J’étais venu là en curieux, a-t-il déclaré aux enquêteurs, je n’avais aucune raison d’en vouloir aux garibaldiens.

D’ailleurs, j’appartiens à une ligue fasciste et le ne lis aucun journal politique. »

 

Un long interrogatoire

 

L’interrogatoire d’Ange Frascoya s’est poursuivi très activement dans l’après midi.

M. Normand, juge d’instruction, et M. Mozer, substitut, y présidèrent.

Auparavant, les enquêteurs s’étaient rendus au domicile du monteur et chez son amie 12, rue Pernety. Ces visites domiciliaires n’ont apporté aucun élément susceptible d’établir d’une manière définitive la culpabilité de Frascoya.

L’Italien s’est retranché derrière le même système de défense.

Interrogée à son tour, la maîtresse du monteur, une toute jeune femme dont là bonne foi est évidente, déclara qu’elle savait son ami d’un naturel bizarre, mais elle ajouta qu’elle le pensait incapable d’une mauvaise action.

D’ailleurs, Ange Frascoya fréquentait peu de monde, se montrait bon travailleur et fort économe. Il se confirma que l’Italien était seul auprès du monument au moment de l’explosion. Mais à l’instant où l’un des policiers le rejoignit, il se débarrassa vivement d’un journal. Or, ce journal était ouvert à la page où l’on mentionnait la liste des cérémonies données en l’honneur des garibaldiens venus à Paris.

Par ailleurs les fossoyeurs se sont rappelés que quelques secondes avant l’explosion quelqu’un avait crié à quelques mètres d’eux

« Couchez-vous à terre. »

Or comme nous l’indiquons plus haut il n’y avait près du monument que l’Italien, les employés du cimetière et les agents en civil.

 « Evidemment, concède Frascoya. Tout est contre moi. Mais c’est la fatalité. »

Après une longue conférence qui a duré jusqu’à 23 heures entre les magistrats et M. Moussu, commissaire de police du quartier, il fut décidé que l’Italien serait envoyé au Dépôt et consigné à la disposition du parquet en vertu de l’article 135 de la loi concernant la détention d’explosifs.

Ajoutons que, dans la soirée, les techniciens du laboratoire municipal ont transmis le résultat de leurs recherches.

Il ressort de leurs conclusions que l’engin lancé contre le monument était probablement une grenade bourrée d’un explosif puissant et munie à une de ses extrémités d’un mouvement d’horlogerie.

 

Source : Le Matin, 28 mai 1934

Commentaires fermés

  • counter for wordpress